mercredi 13 janvier 2010

Yes we can!

El Calafate, 13 janvier 2010


Vous connaissiez les exploits sportifs de la communauté juive londonienne, après l’épisode trépidant des 18èmes Maccabbiades en Israël, où une équipe de challengers français venus de Londres s’imposa comme la huitième meilleure équipe juive de beach volleyball du monde. Et bien cette communauté a encore frappé. 


Oui mesdames et messieurs, appelez le CIO, appelez le Guinness Book, prévenez les médias, car la nouvelle équipe d’Opération Cougar a fait tomber des records. La nouvelle équipe, ce n’est rien de moins que Brice B, Eric I et Ness Benamran. 
Vous connaissez Ness, qui vous relate ses histoires depuis quelques mois maintenant. 
Vous connaissez moins bien Eric, même si vous avez pu l’apercevoir lors du passage de l’opération à Hong Kong, où il nous délecta de ses talents de wake boarder et de ses innovations en termes d’organisation de chambre d’hôtel. Eric, 30 ans, jeune banquier en transition, a rejoint l’opération il y a maintenant une semaine, après 18 heures d’avion et 45 heures de bus, et restera avec nous jusqu’à la fin. Il ajoute à l’équipe de l’humour, de la maturité et des Oreos.
Brice, quant à lui, rejoint l’opération pour la première fois. Jeune étoile de la finance dans une banque londonienne en plein essor, Brice a voyagé pas moins de 25 heures en avion, et 40 heures en bus pour rejoindre l’opération. Il y apporte sa détermination, sa science du Uno et son équipement North Face.



North Face s'est installé à Puerto Natales rien que pour Brice


Après l’épisode Bencheton, nous savions qu’il pouvait s’avérer difficile de rejoindre l’opération, mais nos deux amis ont su relever le défi et rejoindre l’opération au bout du monde, en Patagonie chilienne. Cependant, et nos deux amis le savaient, arriver en Patagonie était la partie facile, et maintenant, à trois, il allait falloir affronter le véritable défi : conquérir la Patagonie.



Les Torres del Paine, la couverture du Lonely Planet Trekking in the Patagonian Andes


L’épreuve était simple. Finir le trek W, le trek mythique du parc national chilien de Torres del Paine, 80 kilomètres en 4 jours. Simple me direz-vous? Mais cela est sans compter trois sacs de plus de vingt kilos, plusieurs kilomètres de dénivelés, des miradors, des nuits sous la neige, des jours sous un soleil sans couche d‘ozone, du vent, un glacier, des icebergs, des torrents, des israéliens glandeurs, des italiennes surentrainées, des français antipathiques, des lamas, des pumas, des condors, des lacs, des montagnes, des levers de soleil dans le brouillard, de la pluie, de la neige, des campings, des chiliens mauvais aux Uno, des sardines qui se tordent quand on les enfonce, des bonbonnes de gaz qui se vident plus vite que prévu, du sel qui fuit, et du poivre en grain!



Un glacier




Du  vent




Des icebergs




Des gros sacs




Des torrents








Le camping, à la la lampe frontale



Reprenez votre souffle. Car rassurez-vous, nos hommes ont été à la hauteur du défi. Ils l’ont même surpassé. Car oui mesdames et messieurs, ils n’ont pas seulement franchi les cols et les montagnes alourdis de leur fardeaux, et affronté les éléments pour passer leur épreuve, ils l’ont fait en seulement 72 heures! Oui mesdames et messieurs, alors que le commun des mortels peine à finir ce trek en quatre jours, nos amis, que dis-je, nos héros, ont marché jour et nuit pour accomplir ceci en seulement trois jours.







Les ponts sont dangereux par ici



Et leur récompense fut grande. Les paysages furent au rendez-vous.

Des montagnes, étonnamment symétriques



La classe




Des pingouins très dangereux



Un pingouin encore plus dangereux (non, il n'était pas sur le trek, mais à Punta Arenas)




Après le lever à 3h du matin et une escalade à au moins 80°, la récompense!




La vue de l'autre côté, c'est censé être magnifique, avec les tours qui s'allument en rouge avec le soleil. Nous, on a eu le brouillard qui s'est allumé. Passé de gris à blanc, c'était incroyable!




Le glacier




Encore lui, mais on est plus proches




Encore du vent




La montagne, ça vous gagne




Une forêt d'arbres morts




El Mirador!! (c'est écrit en orange sur la pierre, il faut zoomer)



Du panorama




Encore






Les guerriers ont ensuite eu le droit à leur repos, bien mérité, en attendant le bus qui les amène à leurs nouvelles aventures, El Monte Fitz Roy!



Le repose des guerriers


Et aussi, nous sommes en Patagonie, donc, forcément...




lundi 4 janvier 2010

Opération ville morte

Dans mon auberge à Punta Arenas, au bout du monde.

Everybody has a breaking point.
Je crois que j'ai entendu ça dans 24 une fois, ils osaient dire que Jack allait craquer sous la torture. Les fous. Tiens, j'en profite d'ailleurs pour partager avec vous cette vidéo, elle est hilarante, même si elle n'a strictement rien à voir avec le voyage.



24 en 1994...


Je suis donc également arrivé à mon point de rupture avec l'Australie. Il faut dire que la côte Est est très belle, mais après un moment, la plage, cela devient répétitif. Et les villes ne sont pas des plus distrayantes, surtout quand on se retrouve à Brisbane alors que toute l'Australie est à Sydney pour le Nouvel An sur la plage. Cela donne des rues vides un Boxing Day (jour férié le lendemain de Noël dans les pays anglo-saxons), une sorte d'hérésie pour quiconque a déjà passé Boxing Day dans les rues très très chargées de Londres. Et finalement, après en être pratiquement venu aux poings avec un Australien pour une histoire de télécommande, je suis enfin parti d'Australie. Deux mois dans un seul pays, c'est tout de même un peu long.

Départ donc pour Auckland ce mercredi 30 décembre au matin, et là encore, j'arrive dans une ville qui me semble vide. Personne dans la rue, mais par contre, d'incroyables bateaux dans le port. Quelques compétiteurs de la coupe de l'America, des voiliers de 50 mètres qui feraient pâlir Patrick Abitbol, les Néo-Zélandais aiment la voile et l'affichent.


Le bateau de ma dernière régate


Le bateau de mon prochain voyage

Evidemment, les Néo-Zélandais sont assez proches des Australiens, donc ils aiment aussi la bière, et il vaut mieux l'apprécier pour réussir à s'intégrer.


AA

Finalement, après un court voyage dans une île voisine volcanique pour contempler Auckland, je termine mon séjour extensif dans la capitale de la Nouvelle-Zélande, le 31 décembre à 16h pour Santiago, pour y arriver 4 heures avant. Et oui, ce moment que j’attendais depuis bientôt cinq mois est arrivé, j’ai voyagé dans le temps! Alors que l’avion filait à beaucoup plus vite que 88 mph, je ne comprends pas comment cela a pu marcher.


Auckland, de loin




Cave de lave. Et va laver la cave.


L'avion Auckland-Santiago




Me voilà donc arrivé à Santiago à midi, le 31 décembre encore, pour rallonger quelque peu cette année 2009. Il y a d’ailleurs dans l’aéroport une salle avec une grande pile de bagages. Un artiste local a du perdre ses bagages ici une fois et s’est vengé à sa manière. Ce que je ne comprends pas c’est comment cette pile exprime d’un quelconque manière un message positif à propos de l’aéroport. Si certains se sentent plus inspirés que moi, éclairez-moi…


Si jamais vous voyez le bagage que vous avez perdu lors de votre dernier voyage à Santiago, www.aeropuertosantiago.cl


Et là encore, en cette veille de Nouvel An, la ville est vide, mais heureusement, la salsa sort de chaque restaurant, de chaque bar, même vide, et l'Australie et sa culture intense et profonde sont vite oubliées.
La soirée de Nouvel An tient tout de même ses promesses, sur les Champs locaux, le feu d'artifice est beau, et à 3 heures du matin, nous voilà tous de nouveau dans la navette pour l'aéroport, moi et mes 4 grammes d'alcool.

La dernière étape de ces trois jours arrive finalement, et comme les précédentes, ne me déçoit pas. Le bout du monde est là, à Punta Arenas, les rues sont longues, les maison petites, le climat est froid, l'océan est gelé, les coques des bateaux sont rouges, tout ressemble à l'imaginaire que je me suis développé après tous ces vendredi soir devant Thalassa et ces samedi après-midi devant La Cinquième, je suis bien arrivé.


Punta Arenas, la rue principale.




Le port du bout du monde


Quand je finis d'écrire, je suis à Puerto Natales, Brice m'a rejoint, Eric arrive dans deux heures, les aventures solitaires sont terminées, la randonnée, nous voilà!