mardi 22 septembre 2009

Mao est grand, Mao est fort, Mao est beau, Vive Mao

Chez David, le soir du mardi 22 septembre.






Depuis que nous sommes arrivés en Chine, nous avons vu plusieurs bande-annonce pour un blockbuster guerrier chinois, sans plus comprendre de quoi il s’agissait. Ainsi hier, en apercevant le Peace Cinema sur People’s Square, la place centrale de Shanghai, je suis allé demander à l’accueil si ils avaient un film sous-titré en anglais. A ma grande surprise, il y en avait un à l’affiche, et il était même à l’affiche dans cinq salles du cinéma (sur un total de sept salles), c’est-à-dire visionnable à toute heure.

Je suppose que vous l’aurez compris comme moi à ce moment, un film guerrier qui monopolise le cinéma probablement le plus prestigieux de Shanghai à une semaine des soixante ans du régime communiste (le 1er octobre) dans un pays comme la Chine: c’était l’occasion rêvée de voir un film de propagande comme on n’en fait plus.

Ce soir donc, avec David, nous sommes allés voir Fondation d’une République. Le titre a le mérite d’être clair, il s’agit de l’histoire romancée de la naissance de la Chine communiste. Il ne faudrait pas non plus embrouiller les Chinois qui viennent se faire endoctriner au cinéma.
Un rapide résumé de l’histoire pour ceux qui ont oublié leurs cours d’histoire: à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, après s’être unifiés contre les Japonais, les Chinois entrent en guerre civile. Le Kuomintang de Chiang Kai-shek, au pouvoir et soutenu par les US, fait face au Parti Communiste de Mao Zedong, soutenu par l’URSS. Après quelques années d’affrontements, Mao proclame la naissance de la République Populaire de Chine le 1er Octobre 1949 et Chiang Kai-shek se réfugie à Taiwan. Vous pouvez voir l’histoire du film ici.

Plusieurs impressions se mélangent à la sortie du film. Tout d’abord, il faut le dire, c’est un film de qualité honorable. En tant qu’étranger, il est difficile de tout suivre, et quand les noms de personnages et de villes chinoises se succèdent et s’emmêlent dans les sous-titres traduits par Google Translate, quand on confond les personnages parce qu’ils se ressemblent tous ces Chinois, et quand il est tard, on a du mal à rester éveillé tout le long. Mais clairement, le jeu d’acteur n’est pas mauvais, les effets spéciaux potables et l‘histoire nous permet d‘en apprendre sur l‘histoire chinoise.

Enfin, et c’est là que le bât blesse, l’histoire chinoise vue par le régime communiste. L’histoire est à sens unique, glorifiant Mao et ses compagnons à chacune de leurs paroles, chacun de leurs actes et ridiculisant Chiang Kai-shek à chaque décision qu’il prend.
Tout y passe. Mao apparaît comme un leader du peuple proche des soldats qui se battent pour sa cause quand Chiang est le militaire politicien, constamment habillé en uniforme militaire et allant toujours de palais en palais; les enfants de Chiang se rebellent contre lui alors que Mao joue avec sa fille sous le soleil dans un champ de fleurs; Mao se bourre joyeusement la gueule avec ses camarades en chantant l’Internationale (en chinois, s’il vous plaît) alors que Chiang déprime tout seul dans son palais présidentiel, nous pourrions continuer la liste assez longtemps.
La démocratie est évidemment mentionnée à chaque discussion politique, les références au Dr Sun (leur général De Gaulle) n’arrêtent pas, le drapeau claque, les soldats de Chiang se font massacrer par millions dans l’anonymat alors que Mao enterre lui-même son cuisinier mort dans un lâche bombardement de Chiang. Chaque minute du film est une nouvelle manière de s’insinuer dans l’esprit des Chinois, et pour un occidental qui a entendu parlé de la Révolution Culturelle et du Grand Bond en avant, c’est assez nauséabond.


Je m’amuse à imaginer la projection d’un tel film en France, la public aurait probablement protesté au début et se serait vite mis à doucement rire de l’application que le réalisateur met à glorifier la Chine et Mao. Ici au contraire, le public n’a pas vraiment l’air de réagir à cette propagande. Leurs seules réactions décelables pour nous non sinophones, se résument à quelques éclats de rire quand les stars locales apparaissent à l’écran. Car oui, le gouvernement a mis les moyens sur le film. Toutes les stars chinoises y passent apparemment, même si nous n’avons reconnu que Jet Li et la top model des publicités L’Oréal. Il ne manquait, je pense, que Jackie Chan et le basketteur de NBA dont j’ai oublié le nom. Mais à part ça, aucune réaction, oui les Chinois sont les plus forts, le communisme est le meilleur régime qu’il soit, les Russes ne nous ont pas aidés une demi-seconde, alors que les Américains ont lâchement abandonné Chiang quand les affaires se sont gâtées, rien de tout cela n’a l’air de les choquer, et à la fin, ils rentrent chez eux, comme s’ils avaient vu n’importe quel autre film.

Sur ce, good night, and good luck.

lundi 21 septembre 2009

Seul, enfin!

A Shanghai, chez David, lundi 17 septembre

Je suis parti depuis un peu plus d’un mois maintenant, et pour la première fois cette semaine, j’ai laissé David à Shanghai et suis parti seul. Quatre jours seulement, mais déjà cela m’a donné un avant goût de ce qui m’attend en Australie, si toutefois je n’arrive pas à convaincre mes fainéants de copains de venir avec moi.

Je ne savais que attendre de cette expédition solitaire. Evidemment, c’était un grand soulagement de ne plus avoir à supporter David toute la journée (il ne lit pas ce blog, je peux raconter ce que je veux). Plus sérieusement, il y avait une appréhension certaine, partir seul en Chine intérieure avec nihao et shishe (bonjour et merci) comme seules armes n‘est clairement pas évident. Mais en même temps, voyager à deux nous a jusque là rarement incité à aller aborder les autres voyageurs autour de nous et me retrouver seul allait m’obliger, et j’en étais très content, à discuter avec les locaux et les autres touristes.

Je me suis donc élancé dimanche dernier à l’assaut de Yangshuo et de Xi’An. Yangshuo, vous le savez tous, est une ville touristique du Sud de la Chine, où se pressent Chinois, Malaisiens, Japonais, Israéliens et quelques occidentaux pour admirer les magnifiques paysages locaux. Xi’An, vous le savez aussi, est la capitale historique de la Chine, et le lieu où est enterré l’Armée des soldats de terre cuite.

Avant de m’attaquer à Yangshuo et à ses turpitudes, j’ai toutefois décidé de méditer un peu sur la condition humaine par les arts martiaux. Heureusement, j’ai été formé dans ma jeunesse à la dure par mes maîtres du club Do Rau Tei.
Voici une petite démonstration des gestes dont je me suis souvenu:



Le Kamehameha, très important à maîtriser si on veut devenir blond et piquer la boule de cristal au dragon sur la colonne.



Grand coup de pied retourné (très facile à exécuter, rappelez-vous des conseils de Maître Double Dragon, il suffit de faire droite - gauche - droite - saut).



Après avoir bien médité, j’ai décidé de m’entraîner à casser des briques, et j’ai malheureusement confondu mon appareil photo avec une brique. J’ai donc cassé l’appareil photo et les photos se sont arrêtées là… Enfin, j’en ai quelques unes du Blackberry, mais la qualité n’est pas folle.

Tout de même, avant d’envoyer un mawashigeri sur mon appareil, j’ai pu prendre, en voyageant à pied, à vélo, en taxi, en bus et en bateau, quelques photos des paysages locaux. Ils sont simplement incroyables, si beaux qu’ils les ont mis sur leurs billets de 20 yuans.



Le paysage local, vu depuis un pont





Le paysage local, vu depuis un des pics



Le paysage local, vu depuis un billet de 20 yuan



Le billet de 20 yuan, vu depuis mon Blackberry



 


 Le hors-bord avec lequel j'ai descendu la rivière (non, ce n'est pas le bateau bleu derrière)



Concernant les locaux, j’ai rencontré ici pas mal d’israéliens, dont un ancien voisin de mon oncle en Israël, des chinoises qui apprenaient l’anglais dans une école locale et dont les devoirs consistaient à aller parler aux touristes le soir (plus sympa que d’apprendre des tables de verbes irréguliers) et un japonais qui m’a donné l’adresse de son sushi préféré à Tokyo. Autant dire que l’expérience solitaire s’est très bien passé, j’espère que cela marchera aussi bien en Australie!

Voilà pour Yangshuo, malheureusement, pas de photos de Xi’An, il m’est donc difficile de vous parler des paysages locaux.

Bientôt les dernières histoires de Shanghai, ou comment avoir des draps et couettes en soie, des costumes et chemises sur mesure et des femmes de ménage pour trois fois rien!


jeudi 17 septembre 2009

Guest star!

Mr Jonathan Llamas m'avait promis d'écrire pour le blog, il a tenu sa promesse, voilà son mot, cela vous fera un peu de lecture pour les fêtes. Chana tova pour ceux qui sont concernés, bon weekend pour les autres.

Comment résumer un voyage qui a commencé il y a des mois dans nos têtes et qui a finalement pris forme sur une improvisation des plus totales...
Je ne parlerai pas des repas à 80 cents par personne où chaque bouchée nous rapproche un peu plus de notre condition de touriste. Ce n'est pas non plus l'histoire de cafards géants traversant les rues ou se baladant sur la vaisselle faite sur le bord des trottoirs. Les spécialités culinaires locales me direz-vous? (tête de poule frite sur son lit de serpents séchés). Les courses-poursuites en taxi (après qui? je ne sais toujours pas, mais il avait l'air pressé) dans un chaos de circulation où seuls les plus alertes trouvent leur chemin au son de leur klaxon. Jamais il ne nous serait venu a l'esprit de visiter les égouts de Jakarta sur une pirogue des plus stables mené par un marin de grande envergure, ou de passer 2 nuits blanches d'affilée pour traverser l'île de Java en train (vive la BISNIS class et ses ventilos) parmi la population locale (ils ont quand même l'obligeance de vous offrir du riz à toutes les sauces à chaque arrêt en sortant de nulle part...nasi nasi nasi nasi?). Parlerai-je des tarifs négociés jusqu'à 10 fois moins cher que ce soit pour une bouteille d'eau, la location de planche de surf d'excellente qualité ou de nuits d'hôtel au pied des cocotiers?
Non, rien de tout cela. 
 
En revanche, j'évoquerai que nous avons traversé des volcans (certains de jour, d'autres de nuit menés par un guide et sa mule), rejoint des cascades d'une centaine de mètres de haut, trempé nos corps dans des sources d'eau chaude sulfureuse, visité des temples perdus dans une jungle dense, vu des levers de soleil sûrement dignes du premier matin du monde, plongé dans des eaux turquoises parmi les tortues de mer, surfé sur les vagues les plus prisées de la planète et tout simplement partagé des moments inoubliables.

lundi 14 septembre 2009

Et pour le traiteur?

 
La vérité, ils sont forts ces chinois.

dimanche 13 septembre 2009

TGV, va te rhabiller

Dimanche 13 septembre, dans le business lounge de l'aéroport de Shanghai (merci Brice)

En arrivant à Shanghai il y a une semaine, en bon occidental opulent, j'ai pris un taxi pour aller de l'aéroport à la ville. Quinze euros et une heure trente plus tard, j'étais arrivé. Aujourd'hui, en Shanghaite avisé, pour me rendre à l'aéroport, j'ai pris le métro et le Maglev. Trajet bouclé en 5 euros et 40 minutes.
Le Maglev, vous en avez surement entendu parler, mais vous ne savez pas forcément qu'il y en a un entre Shanghai et son aéroport. Pour ceux qui ne le savent pas, c'est un train magnétique à lévitation, de fabrication allemande, comme je l'ai appris ici.

Et aujourd'hui, pour la première fois, j'ai pris ce Maglev. Et ai par la même occasion battu mon record de vitesse personnel au sol. Enfin, techniquement, le train est en lévitation, donc pas vraiment au sol, mais mon jury Guinness Book personnel l'a jugé assez proche pour que le record soit homologué.
Après trois minutes de trajet (pour un trajet total de huit minutes pendant lequel je n'ai même pas eu le temps de finir mon Menu Filet-o-Fish), nous étions donc arrivés à notre vitesse de pointe:
 
Le train se penchait pour attaquer les virages, prenait la corde et repartait chercher l'adhérence à l'extérieur à la sortie. Une merveille de technologie. C'est quand même plus impressionant qu'un TGV qui doit rouler sans passagers et sans wagons pour passer les 300 km/h. Bientôt, ils demanderont aux passagers de se pencher en avant pour être plus aérodynamique.
Enfin, me voilà donc à l'aéroport, seul pour la première fois depuis mon départ puisque David commence les cours demain. Je pars pour Yangshuo et Xi'An, un court voyage de quatre jours avant de revenir à Shanghai pour les fêtes du nouvel an juif. 
Chana tova

jeudi 10 septembre 2009

Les insolites Cougar

Vendredi 11 septembre, vers 4h du mat, chez Laura et Sandra, nos hébergeuses pour notre arrivée à Shanghai

Cela fait un petit moment que j'avais envie de mettre ces photos, elles se sont accumulées le long du voyage, les voici toutes d'un coup, dans l'ordre où nous les avons rencontrées, les futures arriveront de manière plus éparses....

 
A Singapour, des crimes sont perpétrés...



Après l'autocollant qui apprend aux lapins jaunes (ou roses? un effroyable doute m'assaillit) à ne pas se coincer les doigts, voilà, dans le train Singapour - Kuala Lumpur, celui pour apprendre à utiliser les toilettes
Dans le métro à Shanghai, un classique qui fait toujours plaisir

 
Les publicistes mettent des messages subliminaux dans les noms de marques à Shanghai
Vu au Bar Rouge à Shanghai. La contrefaçon ne s'arrête pas aux sacs Dior



That's it, folks.
Mais rassurez-vous, ils sont fous ces chinois, il y en aura surement beaucoup d'autres....

lundi 7 septembre 2009

Défenseur des droits de l‘homme

Mardi 8 septembre, je ne peux pas vous dire où, la police chinoise écoute

Ca y est, nous sommes arrivés à la deuxième grosse étape de notre séjour, la Chine! Plus précisément Shanghai pour le moment, où David va s’installer pour les 6 mois à venir.

Sachez qu’aujourd’hui je prends tous les risques pour tenir ce blog. En effet, Blogger est bloqué ici dans ce beau pays qu’est la Chine, tout comme Facebook, Twitter et compagnie. C'est comme dans les banques, le gouvernement ne veut pas que ses citoyens glandent sur Facebook, donc ils interdisent tout. Interdisons Facebook en France et nous allons retrouver une croissance à 2 chiffres.
Ainsi, j’ai du installer un logiciel d’espion international et de défenseur des droits de l’homme qui relaie mon signal à travers 5243 ordinateurs différents à travers le monde et me permet d’envoyer mes 0 et mes 1 jusqu’à votre écran.
Résultat, c’est galère mais the show must go on.

Question aventures locales, nous avons pris des téléphones chinois et avons donc dû signer un contrat:

Je sais ce que vous allez dire, l’article 7 de la section 4 alinéa 2 est tendencieux. Mais bon, nous avons pris le risque.
J’en suis sûr, il est écrit que dix jours de retard sur les paiements de facture, c’est la peine de mort. Ils se sont rendus compte que la politique de l’enfant unique ne marchait pas si bien que ça, ils sont en train de trouver d’autre moyens de réduire la population.
Accessoirement, mon numéro de téléphone ici c’est le +8613918344714. Personne ne veut de ce numéro ici, il y a trois 4. Et c'est très mauvais ici. Pas un seul chinois n'osera m'appeler. Buddha est assez à cheval sur le 4 en ce moment, et il ne faut pas le contrarier.

Sinon, vous qui cherchez des appartements à Londres (il y en a 2 sur ce blog, si vous avez entendu parler d’une chambre qui se libère, dites-le moi, je ferai passer le messages), ou vous qui avez déjà un appartement à Londres, venez à Shanghai et vous allez bien rigoler. Ici, pour en gros 350 euros par personne et par mois, vous avez un 3 bedroom moderne de 150 m2 avec vue imprenable sur Shanghai, terrasse, le tout dans une résidence avec piscine, tennis, squash, gym, billard, sauna, et 35 chinois à votre service. Et j’ai même entendu des gens dire « Ah non 350 euros là c’est trop cher ».
Je dois être devenu un riche snob, j’avais envie de leur mettre des baffes.

mardi 1 septembre 2009

Ze video

La vidéo est trop geniale pour ne pas la mettre sur ce blog.




Encore un grand bravo à Alexis pour la réalisation, la mise en scène, le montage, tout ça et aussi pour m'incruster au dernier moment.
Bravo aussi à John, Atha, Delph, John, Sam, Vaness, Uri, Charlotte, Micha, Xav, Jo, Reina, Galouth, Raph et Maia.

Et Mazal tov pour Julie et Marc, évidemment, une Benamran de plus c'est toujours une bonne chose!